Dans quel environnement se cachent les tiques ?
Mis à jour le | Commissariat Général au Développement Durable
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En bref
Les tiques sont de gros acariens, présents dans une grande partie du monde et dans toutes les régions métropolitaines. On les retrouve dans les zones boisées et humides (forêts, buissons, prairies, hautes herbes), et elles sont particulièrement actives entre 10°C et 25°C. Elles s’accrochent aux mammifères et aux humains qu’elles croisent, les piquent et se nourrissent de leur sang. Elles sont ainsi de potentiels vecteurs de zoonoses, dont la maladie de Lyme, qui entraîne chaque année plusieurs centaines d’hospitalisations, comme le rappelle Santé Publique France. Pour lutter contre cette maladie, des campagnes de sensibilisation ont été mises en place afin de diffuser les bons gestes de prévention : porter des vêtements couvrants, appliquer des produits répulsifs sur les vêtements, s’inspecter régulièrement, rester sur les chemins, et s’équiper d’un tire-tique.
Mais pour aller plus loin, dans le cadre du plan national de lutte contre la maladie de Lyme, l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) associé notamment à VetAgro Sup (qui forme les vétérinaires, les ingénieurs agronomes et les inspecteurs de santé publique vétérinaire) et l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), a étudié les facteurs environnementaux et climatiques propices au développement des populations d’Ixodes Ricinus.
L’espèce se développe et se multiplie ainsi mieux dans un climat doux et humide. De fait, on ne la retrouve pas au-dessus de 1 500 m d’altitude. Ces tiques préfèrent les milieux boisés et végétalisés avec des faunes spécifiques (elles apprécient les ongulés, les rongeurs ainsi que les chats et les chiens). À l’aide de ces données, l’Inrae a construit une carte de la présence d’Ixode Ricinus en métropole. On observe que l’espèce est peu enracinée en région méditerranéenne et en montagne, tandis qu’elle est très présente au centre, au nord-est, et au sud-ouest. À terme, l’Inrae souhaite pouvoir mettre à jour la carte en tenant compte de l’évolution des facteurs de développement mentionnés.
La présence des tiques en France pourrait en effet être soumise à d’importantes variations. L’action de l’Homme risque de renforcer les modifications de la répartition des tiques et favoriser en général leur développement. La perturbation des milieux forestiers (réchauffement climatique, sélection des essences, parcellisation, fragmentation, monocultures, pesticides, artificialisation des sols) crée des environnements très favorables pour les tiques et leurs espèces-hôtes privilégiées (ongulés, rongeurs…). Le dérèglement climatique, en modifiant l’humidité et les températures saisonnières, permet aux populations de tiques de coloniser des habitats à plus haute altitude. Enfin, la fragmentation des forêts favorise aussi la rencontre entre humains et tiques, ce qui accroît globalement le risque de contamination.
Dans le cas de la maladie de Lyme, il a été démontré qu’une biodiversité préservée participe à la régulation de l’agent pathogène : dans les espaces naturels fragmentés où la biodiversité en mammifères est faible, le nombre de cas de maladie de Lyme est plus élevé car les espèces réservoirs sont favorisées.
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